L’industrie crypto se rattache à la décentralisation comme si cela était une évidence. Sauf que fin 2017, l’écosystème a prit un autre tournant, notamment avec l’attrait grandissant de XRP (Ripple) par le grand public tandis que l’entreprise Ripple Inc’s possède plus de 60% du total du supply.

Nous pouvons donc nous demander si les blockchains et leur crypto associées sont réellement décentralisées. Une recherche par Cryptocompare sur le top 100 des crypto-monnaies montre que seulement 18% sont réellement décentralisées.

Système centralisé ou système décentralisé ?

De nombreuses critiquent émergent exprimant leur doute de l’utilisation réelle de la blockchain dans l’économie mondiale pour assurer la décentralisation dans les divers secteurs de nos économies. Dans cet article nous allons énumérer les éléments qui rendent une blockchain centralisée ainsi que les trois crypto-monnaies les plus centralisées à forte capitalisation.

Nous allons plus bas énumérer les différents critères qui définissent une crypto-monnaie centralisée.

  • Le minage (ou POW)

Le plus commun est la façon dont fonctionne les contraintes de minage pour ses mineurs/utilisateurs. Malgré la possibilité pour tout participant de valider les blocs sur le réseau, votre canal (node) peut ne pas être en mesure de télécharger les blocs créés assez rapidement. Ce qui fait que vous ne serez jamais en mesure de télécharger l’entièreté de la blockchain donc vous ne pourrez jamais crée de blocs. Cela provoque donc une centralisation pas un petit nombre de mineurs ayant la puissance de calcul (mining rig et équipement puissant) suffisante pour valider des blocs. C’est un des éléments principaux d’une évidence centralisation sur un réseau.

Même l’algorithme Proof Of Stake (contraire au Proof au Work abordé ci-dessus) qui ne nécessite pas d’équipement de minage (beaucoup moins couteux le POS) peut présenter des barrières d’entrée avec le possible coût de maintient du node moins rentable que le node en lui-même (prix VPS > rentabilité du node).

  • Gouvernance

Le mode de gouvernance de la plupart des blockchains est laissé à la communauté car « personne n’a le contrôle » de la blockchain. Cependant le développement du protocole est dépendant de l’équipe de développeur qui travaillent dessus et qui peuvent émettre des changements dans le code de la blockchain. De plus, l’industrie est remplie de « célébrité crypto/blockchain » comme par exemple Vitalik Buterin (ETH) et Justin Tron (TRX) qui peuvent grâce à leur influence mettre en avant leur vision. Ce qui limite la décentralisation et l’indépendance de la plateforme (et de son avenir).

  • Centralisation des services liés à la blockchain/crypto

Prenons l’exemple des explorateurs de blocs (type metamask, myetherwallet, mycrypto, blockchain.info) sont très utilisés par les utilisateurs car préfèrent avoir affaire à un système centralisé. Le problème étant que comme ces services sont peu nombreux et rassemblent la presque totalité des utilisateurs, si un de ces services étaient piratés ou compromis, les victimes seraient nombreuses.

Voyons maintenant les 3 crypto-monnaies à forte capitalisation les plus centralisées

Les trois critères ci-dessus sont les plus courants parmi les cryptos centralisés.

  • Ripple

La société Ripple Inc. détient 60 % de l’approvisionnement (supply) total pré-minées de XRP. De plus, Ripple Labs contrôle une grande partie du développement du protocole XRP étant donné l’énorme intérêt que la société porte au XRP.

Bien que la décentralisation puisse être un facteur clé dans la plupart des projets de crypto, XRP est contrôlé par l’équipe de Ripple Inc. L’équipe prévoit des périodes pour libérer une partie du supply destiné aux partenaires/investisseurs/exchange afin de réduire leur contrôle. Un exemple : https://twitter.com/whale_alert/status/1109173474885550083

  • Neo

Ripple dirige sa centralisation dans la direction du supply. La centralisation de NEO elle se repère sur le mode de gouvernance.

Le projet est connu comme « l’Ethereum Chinois » et se place désormais à la 18ème place. Neo est gouverné par 7 nodes qui sont choisit par la fondation Neo. La communauté a poussé et a obtenu deux de ces nodes pour plus de décentralisation. Elle aimerait devenir totalement décentralisé.

  • Eos

La blockchain EOS souffre du même problème que celle de NEO, elle a aussi un nombre limité et sélectionné de node qui contrôle le réseau.

Eos est dirigé par 21 nodes qui vérifient et valident les transactions. Chaque 126 blocks les nodes sont élus par les stakehodlers. Cependant le système est centralisé car ces 21 nodes sont élus et réélus, ce qui amplifie leur pouvoir sur le réseau.

Conclusion :

Malgré la vision de décentralisation et de registre publique sur une blockchain de Satoshi. Les réseaux centralisés se sont propulsés dans ceux à la plus forte capitalisation. Cela cause la plupart du temps à des scissions dans la communauté entre ceux qui soutiennent le projet et ceux qui l’attaquent.

Il y’a cependant des bénéfices à des blockchains centralisés par un petit nombre d’acteurs, notamment pour le développement, la gouvernance et les services produits par la plateforme. Mais cela sera sujet à un autre épisode/article.